«Il faut réhabiliter l’image de l’Islam»
Mohammed Moussaoui, nouveau président des musulmans de France, parle des priorités de son mandat 4 August 2008

Depuis le 22 Juin dernier, vous êtes les nouveau président du Conseil Français du culte musulman. Quelles sont les priorité de votre premier mandat et qu’est ce qu’allez-vous changer au sein du CFCM?

Le Conseil français du culte Musulman a bien sur un objectif général qui consiste à défendre la dignité et les intérêts du culte musulman. Cette dignité et ces intérêts passent par un certain nombre de dossiers importants. Notamment il faudrait s’atteler à la mise en valeur de l’image de l’Islam qui a été ternie par des actes de violence produits en son nom et faire donc un travail d’apaisement autour de tout ce qui est Islam et musulman. C’est un travail à long terme qu’il faudrait faire avec un plan de communication pour mettre en valeur cette image d’un Islam de modération. Concernant le dossier des lieux de culte, l’Islam de France doit avoir des lieux de culte dignes, ouverts et apaisants qui soient un lieu de recueillement. Cela représente beaucoup de travail au niveau architectural et matériel et aussi au niveau de ce que peuvent donner ces lieux de culte à travers leurs cadres religieux, leur imams qui vont officier dans ces lieux de culte. Il faudrait proposer une bonne formation des cadres religieux, des imams en premier lieu, et puis les aumôniers qui interviennent dans d’autres espaces. Bien sur, le dialogue interreligieux fait partie des dossiers sur lesquels il faudrait se pencher pour un vivre ensemble meilleur au niveau de la France et de toutes ses composantes communautaires nationales. Concernant les carrés musulmans, la communauté musulmane doit avoir une certaine mémoire à travers ses cimetières. Les lieux de sépulture doivent être dignes et respecter la tradition musulmane dans l’inhumation des défunts musulmans.

Que pensez-vous du mode d’élection basé sur la superficie des mosquées ? Pensez-vous que c’est une bonne méthode au vu des critiques qu’elle a suscitée ou bien faudrait-il la changer ?

Le mode de scrutin qui existe actuellement a fonctionné à trois reprises mais effectivement il est contesté par certains, accepté par d’autres en attendant une alternative. Mais pour l’instant une alternative n’existe pas. Ceux qui contestent le scrutin doivent participer à l’élaboration d’une alternative. Le Conseil français du culte musulman doit se pencher sur cette question. Etant donné qu’il y a beaucoup de contestations, il faut donc offrir un chantier de reformes. C’est pour cela que nous avons crée une vice-présidence pour ce mandat qui est chargée des réformes et qui va se pencher sur cette question et sur le mode de gouvernance du CFCM. Des changements seront proposés par ce groupe et nous espérons avoir quelques pistes au bout d’une année, qui amélioreront le mode de scrutin. Mais nous n’avons pas encore d’idée précise du mode de scrutin pour le mandat prochain.

Allez-vous remédier aux arnaques qui se sont multipliées dans l’organisation des pèlerinages vers la Mecque ? Et agir au niveau du contrôle de la viande hallal ?

Nous avons décidé cette année exceptionnellement, lors de la première réunion du bureau, vue la date proche du pèlerinage, de maintenir la commission établie lors du mandat précédent pour qu’elle puisse continuer de travailler et proposer rapidement des solutions aux problèmes qu’a connu le pèlerinage l’année dernière. Sachant que tant cette commission que la commission hallal doivent être mises en place par le conseil d’administration qui se réunira au courant du mois d’octobre ou de novembre.

Qu’allez-vous faire, concrètement, pour la formation des imams ?

Le CFCM doit entamer une réflexion sur un cahier des charges réunissant les connaissances et les compétences que doit avoir un imam ou un cadre religieux et mettre à la disposition des associations ou des fédérations la possibilité de créer des centres et des instituts de formation en respectant ce cahier des charges. Il faut aussi encourager les associations et les instituts existants à se former. Pour l’instant le CFCM n’a pas vocation à créer ces lieux de formation lui-même.

En Italie, une nouvelle Fédération de l’Islam italien vient d’être créée avec l’aval du ministère de l’intérieur. Pensez-vous qu’une initiative de ce genre devrait passer plutôt par un scrutin et en partenariat avec les parties en cause ?

Pour être honnête avec vous, je ne connais pas le paysage cultuel de l’Italie, mais je pense que les musulmans doivent participer de façon active pour permettre une bonne représentation. Qu’elle passe par le ministère ou en partenariat avec les fédérations et les associations musulmanes ça me paraît une nécessité. Quant au degré d’implication du ministère ou des fédérations, c’est aux acteurs locaux d’en juger la proportion.

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